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Moi, Cameron. Un mec particulier. Un mec paumé, un mec perdu. Un mec qui cache ses sentiments. Un junkie. Un mec dont on ne sait rien. Un mec qui vis sa vie comme elle viens. Un mec qui aime faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Un mec qui ne prends pas la vie au sérieux. Une vie qui a prit un tournant inattendu. Une vie qui n'a vraiment plus de sens. « On dit de lui qu'il est heureux, mais certainement pas comblé. Il serait même un peu trop capricieux, un cadeau empoisonné. »

Cameron, je suis désolée. Je n'avais pas le courage de te l'avouer en face, mais je ne peux plus rester ici, je ne peux plus vivre ainsi.. Je dois me reprendre en main, toi aussi d'ailleurs. J'ai payée le loyer des trois prochains mois. Encore une fois, je suis désolée.. Ne m'oublie pas.. Dylan.
PS : Je t'aime.. »

La lettre. Cette putain de fameuse lettre qui a eu l'effet d'une bombe enfaite. Une lettre, avec des stupides phrases pour marquer la fin de ce que nous avions été. Elle et moi, Dylan et Cameron. Un an, de plan cul et de soirée. Un an à vivre ensemble tel un petit couple alors que nous n'avions rien de tel. Oui, les sentiments sont là et ils l'ont toujours été mais la fierté l'emporte et pour fuir cette faiblesse, je joue. Je joue avec ces filles que je ramène pour un soir dans notre appartement. Je joue avec ces drogues qui me détruisent de jour en jour mais ces drogues, elles nous ont détruit. D'ailleurs c'est pendant ma course quotidienne, qu'elle en profita pour prendre la poudre d'escampette et filer. Filer loin de moi après avoir réunis ses clic et ses clac. Quelle surprise n'est-ce pas, de revenir à l'appartement et de le découvrir vide, avec pour seule explication -cette foutue lettre- J'ai d'abord cru à une blague, et qu'elle était partie faire quelques courses. Qu'elle reviendrait dans la soirée et qu'elle me surprendrait en me sautant au cou mais rien de tout cela n'arriva. La soirée s'écoula et moi, je m'enfonçait dans le canapé en fixant l'horloge. Les heures passèrent et rien ne changea. Elle venait de tout plaquer, de me quitter. En une soirée, mon âme se vida tout comme mon coeur qui tomba en miettes. Le vide, le néant. En une soirée, je réalise l'ampleur de ce que je ressent et de ce que je veux fuir depuis tout ce temps. L'amour, l'attachement mais aussi la dépendance. Il faut que je la retrouve mais où est-elle partie ?

Je mis du temps à m'en remettre. J'avais toujours cru qu'elle allait vivre avec moi. C'était la première fois qu'elle restait aussi longtemps quelque part. Donc j'avais immédiatement pensé qu'elle seraient toujours près de moi. Presque un an avec elle avait été vécu comme ci je la connaissais depuis toujours. Et d'un coup elle me laisse seul. Un petit passage de Hell me vient en tète d'ailleurs ‘Six mois de bonheur...la chute lente... Et un jour on se retrouve à jouer seul. L'autre retire ses billes, reprend ses cartes, et vous restez là, comme un con, devant une partie inachevée... A attendre. Parce que vous ne pouvez faire que ca, attendre. Cesser d'attendre, ca voudrait dire que c'est fini.’ C'était absolument ca. J'étais de nouveau seul.

Il m'a fallut du temps ouai, trop de temps je dirais puisque les mois passèrent, et j'étais encore seul. Avec ma dope dans mon canapé, ou avec mes bouteilles en soirée avec mes potes. Evidemment, rien de tout cela ne me faisant oublier cette brunette qui m'avait pourtant tenu tête lors de notre rencontre. J'en rigole, encore aujourd'hui en me rappelant les conneries qu'on se lançait à la gueule. Parce que jamais je n'avais tourné cette page. Je pensais encore moins à la déchirer. Parce que oui au fond de moi, aussi minable que ca puisse paraitre, je savais qu'elle allait revenir. Pas maintenant mais bientôt.

Ce bientôt, je l'ai attendu. Pendant des mois mais elle n'est pas revenue. Sutton Bay. Putain quel con, elle m'a toujours dit qu'elle y retournerait un jour, dans sa ville natale. Dans ma ville natale également alors sans trop attendre, je bouclais mes bagages à mon tour pour quitter l'appartement dans lequel nous vivions ensemble. Quitter cet endroit de débauche pour peut-être, reprendre une nouvelle vie. Je m'installe donc ici, dans un petit appartement que j'arrive à me payer en bossant en tant que barman au bar de la ville. Je me reprends en main, comme elle m'avait conseillé sans pour autant abandonner l'alcool, les soirées, les filles d'un soir dans l'espoir qu'elles m'aideraient à l'oublier. En vain. Son nom résonne dans ma tête et lorsque je travaille, j'ai dans l'espoir qu'elle vienne s'assoir au bar pour y boire un verre.