Cela fait désormais une semaine que je suis rentrer à la maison, car il faut l’avouer Sutton Bay c’est ma maison et ce depuis toujours. J’ai quelque peu fuis cette ville il y a deux ans. J’ai prétexté devoir partir pour mes études, enfin prétexter. Ce n’était pas non plus un mensonge. Il est vrai que je suis parti pour intégrer la meilleure école de formation pour les publicitaires à Boston, mais je suis également parti pour fuir cette ville qui m’avait pris ma mère et avaient laissé couler mon père. Il fallais que je prenne l’air et que je réalise mon rêve. Boston m’a permis de faire cela. Je m’étais toujours promis de revenir ici. A l’époque, je me disais que lorsque je reviendrais rien n’aurais changé. Mon père serait toujours en dépression, ma petite sœur toujours à l’autre bout du pays pour ses études, Katniss serait toujours ma copine et Tobias mon meilleur ami. A croire que personne n’as voulu écouter mes plans. Siloë est revenue avant moi en ville, mon père va mieux et je n’ai plus aucunes nouvelles de la famille Pearce. C’est sans doute ce dernier point qui me fait le plus réfléchir depuis mon retour. Je ne sais pas du tout ce qu’ils sont devenus, ni comment ils vont. Mais, sinon, Sutton Bay n’as en rien changer. Enfin de tout ce que j’ai pu voir pour le moment, rien n’a changé. Le terrain de basket reste le même. Cet endroit où j’adore aller me ressourcer, mais aussi cet endroit qui me rappel tellement Katniss. C’est ici même que je l’ai embrassé pour la première fois alors qu’on c’était retrouver en cachette pour que Tobias ne sache rien. Mon dieu, cela remonte désormais à cinq ans. Et dire qu’il y a cinq ans, mon seul problème était que mon meilleur ami ne découvre pas que je sortais avec sa petite sœur. Les choses sont bien différentes maintenant. Désormais, il y a le travail. Ce travail qui occupe toute ma vie et qui comble tous les manques que j’ai pu ressentir ses deux dernières années. Je n’ai jamais été aussi heureux que le jour où j’aie reçu mon diplôme.

Mais aujourd’hui, je ne vais pas me contenter de rester à la maison pour ressasser tous mes vieux souvenirs. J’ai bien l’intention de faire un tour complet de la ville pour remarquer tout ce qui auraient pu changer. Oui je suis bien décider à faire le concierge pour une fois. Ce n’est pas vraiment mon truc habituellement, mais bon, il faut bien redécouvrir sa ville. Je commence par le quartier qui comprends le Lycée, l’endroit où j’ai sans doute passé mes meilleures années. Et puis tranquillement, je me dirige vers le centre commercial. Je ne compte plus le nombre d’heure que j’ai passé là-dedans à faire les magasins avec Katniss ou Siloë, ou bien à traîner tout simplement avec Tobias à mater les filles à l’époque où j’étais encore célibataire. Statut que je cultive désormais depuis deux ans. Enfin bref, là n’est pas la question. Me voilà donc arriver à ce grand centre commercial. Il est toujours aussi convivial et bondé de monde. Je remarque de nouvelles enseignes, elles sont en effet très nombreuses. Dire qu’avant je connaissais toutes les vendeuses et tous les vendeurs. Bêtement, je souris en me remémorant tous les souvenirs qui me reviennent en tête en étant ici. Au final, je reconnais une enseigne. C’est une amie à mes parents qui tiennent le magasin ou tout du moins qui le tenait encore lorsque je suis parti. Je décide d’entrer. C’est un magasin de fringues pour femme, mais je veux voir si Lydia travail toujours ici. Doucement je déambule quelque peu entre les rayons avant d’entendre une voix résonner derrière moi. D’un seul coup, je me stoppe dans mes mouvements. Cette voix je la connais par cœur. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agit, mais il semblerait qu’elle ne m’ai pas reconnu. Je sens que les battements de mon cœur s’accélère. J’avais tout prévu pour aujourd’hui, tout sauf cela. Elle renouvelle sa question en me demandant si j’ai besoin d’aide. Je soupire légèrement et finis par me retourner. « Bonjour Kat’ » dis-je d’un ton presque froid sans réellement le vouloir. Retrouvailles quand tu nous tiens. Bien sûr que je voulais la revoir, plus que tout au monde je voulais la revoir, mais peut être pas ici. Un instant, mon regard ce pose sur elle. Elle n’as pas changé, elle est toujours aussi belle. Malgré tout, les pensées se bousculent dans ma tête et je suis incapable de dire quoique ce soit d’autre pour le moment. Je me sens comme paralyser, comme si je venais de me prendre une bonne claque dans la gueule. J’ai un peu de mal à retrouver mes repères.

« Bonjour, je peux vous aider, peut être ? » Cette voix. Cette voix m’a complètement scotcher sur place. Je n’ai même pas eu besoin de me retourner pour savoir qui me parlait. Je pouvais la décrire sans même tourner la tête. Une jolie blonde au sourire enchanteur et au yeux clairs qui peuvent vous éblouir en seulement une seconde. Deux ans, deux ans que je ne l’ai pas vu. Avant mon départ, elle était ma petite-amie depuis trois ans. La plus longue et la plus sérieuse des relations que j’ai jamais eu. Autant dire que cela avait été une sorte d’exploit pour moi. Je m’étais fâché avec mon meilleur ami pour ça. Et en quelques secondes, notre relation à exploser parce que je ne savais pas comment lui dire qu’il fallait que je parte pour Boston. Habituellement enfin selon la légende c’est toujours le garçon qui plaque la fille. A croire que notre histoire n’est pas comme les autres. Il faut bien avouer que je n’ai toujours pas digérer sa réaction, même après deux ans. C’est aussi pour cela que je mets plus de deux minutes à me retourner. Je me sens pas réellement prêt à lui faire face. J’avais vraiment pas prévu de la revoir aujourd’hui ni encore moins de la revoir sans y avoir réfléchi au moins un mois un avant voir bien plus. Mais nous voilà face à face désormais. On à l’air aussi surpris l’un que l’autre. Au moins, je sais que je suis pas le seul dans le pétrin là tout de suite. « Bonjour Kat’ » finis-je par dire d’un ton froid et sans aucune expression de sympathie. Ce n’est pas mon genre d’être méchant, mais je ne sais pas, sur ce coup-là c’est véritablement sorti tout seul. Je lui en veux vraiment de ne pas m’avoir laisser la chance de m’expliquer parce que pour la première fois de ma vie j’étais vraiment amoureux et tout est tomber à l’eau parce que je ne voulais pas lui briser le cœur. Tordu tout de même. Ca me retournais de la voir. J’étais venu ici juste pour voir Lydia et je me retrouve en tête-à-tête avec mon ex-petite amie. Un instant, son regard se posa sur moi sans me lâcher. Nerveusement, je passe une main sur ma nuque. J’ai subitement envie de fuir. « Je… Mais… ». Hum construit comme remarque. Okay okay j’arrête. J’ai pas à me moquer d’elle ou à être méchant, cela fait deux ans, mais après tout je suis toujours aussi amoureux d’elle, enfin je crois. J’ai couché avec plusieurs filles à Boston, oui je vais pas le cacher, mais j’ai jamais ressenti de nouveau ce que j’ai pu ressentir pour elle. Mon regarde fouille le magasin de fond en comble pour tenter de trouver un visage connu afin de m’enfuir. Je sais, c’est tout sauf loyal, mais c’est vraiment la seule pensée qui me frôle l’esprit là maintenant tout de suite. « Je veux dire, hum, que… qu’est-ce que tu fais là ? » me demanda-t-elle. Elle l’a dit tellement doucement que j’ai été obligé de tendre l’oreille pour être sûre d’avoir tout entendu. Héhé la question auquel il fallait que je m’y attende hein. Pourquoi je suis là ? Parce que c’est chez moi non ? J’ai le droit d’être ici autant qu’elle à ce que je crois. Non enfin non calme-toi Liam c’est rien. Réponds justement simplement de façon calme et gentil. « J’ai eu mon diplôme et j’ai eu envie de rentrer à la maison avec Siloë. » dis-je tout simplement. Elle ne savait même pas pourquoi je suis parti, elle ne sait même pas que je n’avais pas envie de la blesser et que je voulais lui dire de venir avec moi, elle ne sait même pas que j’ai fait ça pour penser encore à ma mère. Elle ne sait rien de tout ça, mais j’ai subitement envie de lui hurler ça au visage pour qu’elle ne me prenne pas pour un mec horrible qui l’as abandonner. Une nouvelle fois, je passe une main sur ma nuque. « Oui parce que je t’ai pas abandonné tu vois, mais ça tu l’aurais su si tu m’avais laissé la moindre chance ! » lui dis-je avec toute la rancœur qui m’emplissait depuis deux bonnes années. La discussion ne risque pas d’être de tout repos et c’est sans doute le pire endroit pour parler de ça, mais bon, je crois qu’il fallait que ça sorte une bonne fois pour toute.

Il faut avouer que les rayons du magasin n’était pas le meilleur endroit pour avoir une discussion sérieuse après être passer deux ans loin de l’autre, mais je crois que cela ne pouvait attendre. Pendant plusieurs mois, j’ai tenté de la joindre, elle ne me répondait jamais alors tout ce que j’ai toujours voulu lui dire est rester en moi pendant tout ce temps. Autant dire que cela fait beaucoup et que cela risque de frapper fort même si nous sommes dans un lieu public. La surprise des retrouvailles est tout de même assez violente. Aucun d’entre nous ne sais quoi dire ou quoi faire. Chacun cherche un échappatoire, n’importe lequel. J’ai envie de lui dire tout ce que je pense, mais en même temps je n’ai qu’une envie c’est de fuir le plus loin possible de cette boutique. Après plusieurs hésitations, elle finis par me demande ce que je fais ici. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’attendais à ce qu’elle me demande quelque chose comme ça. Comme si j’avais prévu de ne jamais revenir. Rapidement je lui réponds que j’ai obtenu mon diplôme. Je lui fais également remarquer que ma petite sœur est de retour en ville elle aussi. Je lui parle de Siloë parce qu’avant elles étaient amies toutes les deux et cela me faisait toujours rire de les voir ensemble parce que je voyais une autre facette de ma petite amie. C’était la belle époque. Elle semble réellement déstabiliser de me voir ici. Je comprends qu’elle ne s’attendait pas à cela, je ne m’y attendais pas du tout aussi, malgré tout vu la façon dont elle m’a jeter il y a deux ans, je pensais la retrouver aussi têtu et emporter que cette fois là. Je sens son regard se posé sur moi et je ne peux m’empêcher de lui dire : « Oui parce que je t’ai pas abandonnée tu vois, mais ça tu l’aurais su si tu m’avais laissé la moindre chance ! ». Je soupire légèrement. Cela fait vraiment du bien de ce lâcher comme cela, ça faisait longtemps que j’en rêvais enfin que j’en avais envie tout du moins. Une fois l’adrénaline retomber, je me sens légèrement mal à l’aise. Je ne veux en aucun cas me prendre la tête avec elle, c’est pas du tout mon but, après tout j’ai toujours autant l’impression d’avoir des sentiments pour elle. Ce n’est plus comme avant, mais cela reste tout de même important. « Comment je pouvais le savoir, hein ? J’avais l’impression d’être la dernière au courant, de passer pour la dernière des imbéciles même. Je l’avais appris comme ça, par je ne sais plus qui ! Même pas par toi ! » vient-elle de me répondre d’un seul coup. Je me sens presque sonner. La discussion s’annonce éprouvante et quelque peu compliqué. Un instant je ferme les yeux, je me remémore cette fameuse soirée. J’étais venu la voir après mon boulot comme tous les soirs. Je savais déjà que je devais partir, mais je ne savais comment lui annoncer et puis elle avait commencé à me crier dessus parce qu’elle l’avait appris par je ne sais qui, elle avait fini par me fermer la porte au nez sans que je ne puisse dire un seul mot. Après cela, je n’ai plus jamais eu de nouvelle. J’ai même perdu l’amitié mon meilleur ami. J’ai tout perdu après ce soir-là. Mais je compte ne pas laisser tomber comme ça. « Je t’aimais Katniss et je voulais pas te faire de mal, je savais pas comment te le dire. Je suis parti pour réaliser un rêve que j’avais avec ma mère, c’était pas n’importe quoi et c’était pas irréfléchi, mais t’as jamais décrocher ton téléphone pour que je te le dise. ». Ce que je viens de lui dire peu de personne le savent. Il faut ce l’avouer seulement Siloë connaît ce petit secret. Elle est la seule à qui j’ai parlé de ce secret que j’avais avec notre mère lorsque j’étais petit. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai d’un seul coup ressenti le besoin de le dire à Katniss. Sûrement pour qu’elle me comprenne enfin ! « Je voulais te demander de venir avec moi… » finis-je par dire doucement…

Souvenir, souvenir. Les voilà qui reviennent en rafle sans me laisser le moindre répit. D’un seul coup, nos trois ans de relations me reviennent en tête. Nos débuts difficiles cacher à la face du monde ou tout du moins à Nicholas. Notre premier anniversaire qui, il faut l’avouer, nous avaient bien surpris et tout le reste. Et puis cette fin assez brutale qu’aucun de nous deux n’attendais. Cette fin que je ne peux m’empêcher de lui rappeler. Je lui fait alors remarquer à quel point je l’aimais, je n’avais pas vraiment l’habitude de lui dire cela, même au bout de trois ans, alors elle sait à quel point je suis sincère lorsque je lui dis. D’un seul coup, sans que je ne réfléchisse réellement je lui avoue le pourquoi du comment. Je lui avoue, enfin, que je suis partie pour obtenir mon diplôme, ce diplôme dont ma mère rêvait depuis ma plus tendre enfance, ce petit secret que j’avais avec elle et uniquement avec elle. Elle a emporté ce souhait dans sa tombe, j’ai tout simplement voulu préserver ce souvenir que j’avais avec elle. Je peux concevoir qu’elle n’arrive pas réellement à comprendre, après tout, elle a encore ses deux parents bien vivants, mais je n’ai pu m’empêcher de lui dire. Je lis la surprise dans ses yeux et comprends alors que j’ai réussi à la toucher. « Je… Arrête de me faire culpabiliser, s’il te plaît. Je sais que j’aurais dû te répondre il y a deux ans, même les jours et semaines suivants. Je sais que j’ai merdé. On me l’a fait remarquer plein de fois, crois-moi. Et plusieurs fois, je m’en suis mordue les doigts » finit-elle par me dire. Je reste assez surpris, très surpris même. Je ne pensais pas qu’elle s’en voudrait ou tout du moins qu’elle culpabiliserait autant. A croire que nous n’avons jamais réellement tourné la page sur cette histoire qui fut la notre. C’est bien la première fois de ma vie que cela m’arrive et autant dire que je ne sais plus du tout comment réagir. « Je ne tiens pas à te faire culpabiliser, cela fait juste deux ans que je cherche à te dire ça, c’est tout… Je voulais simplement que tu me comprennes et que tu ne me déteste pas. » dis-je doucement tout en relevant la tête. L’espace d’un instant, nos regards se croisent. C’est comme si le monde qui nous entoure c’était mis sur pause, comme si nous étions d’un seul coup nous étions enfermer dans une bulle. Tout ce qui nous entourait ne pouvait plus m’atteindre. Je voulais seulement parler avec elle, même si c’était pour lui reprocher tout et n’importe quoi. Je ne pourrais pas dire que je suis encore amoureux d’elle, enfin je serais carrément incapable d’affirmer cela et pourtant lorsque je me retrouve là en face d’elle, j’ai comme une légère envie de retourner dans le passé. De pouvoir la prendre dans mes bras et me dire qu’en fait tout va bien. « Je voulais te demander de venir avec moi… » lui dis-je doucement. Tellement doucement que je remarque bien qu’elle est obligée de tendre l’oreille pour m’entendre. D’un seul coup, j’aperçois que ses yeux commencent à briller. Et merde. Et merde. Si elle se met à pleurer, je ne sais vraiment pas comment je pourrais réagir. Je n’ai jamais eu besoin de faire face à cela et je pense que ce n’est ni l’endroit, ni le moment. « Stop, arrête ! Tu peux pas me dire ça maintenant ! » finit-elle par me supplier. Je vois bien à quel point elle culpabilise d’un seul coup. Et d’un seul coup, je me demande ce qu’aurait bien pu devenir notre couple si j’étais rester ici à Sutton Bay, si je n’étais jamais parti. Peut être que nous serions encore ensemble ou alors l’un d’entre nous aurait fait une connerie et on ce détesterait à vie. Personne ne peut savoir, pas même nous. Malgré tout, je n’ai pas envie de la laisser tomber. Pas pour le moment. Je me vois mal partir juste après avoir vider mon sac. « Comment va Nicholas ? » lui demandais-je d’un seul coup, sans raison apparente. Je pense bien qu’elle est au courant que son frère ne me parle plus du tout. Et dire que j’ai perdu mon meilleur ami pour une histoire d’amour, il est vrai que je m’attendais à tout sauf à cela quand j’ai pris la décision de partir. « Je peux peut-être t’offrir un café ou un truc comme ça, non ? Enfin… C’est comme tu veux. » lui dis-je alors. J’ai envie de passer ce moment avec elle, vraiment !